Enseignement supérieur et recherche : à quand une véritable réponse à la crise écologique ?

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Enseignement supérieur et recherche : à quand une véritable réponse à la crise écologique ?

 

Mercredi 20 juillet, les ministres Wauquiez, Besson et Kosciusko-Morizet ont annoncé les résultats des appels à projets « éco-industries » et « éco-technologies ». Ces résultats, qui n’ont pas fait l’objet d’une grande publicité, constituent une nouvelle instrumentalisation de la recherche au profit des groupes industriels et sous des prétextes environnementaux.

Sur ce point, l’appel à projet lancé en décembre par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) était d’ailleurs très clair : le document d’orientation ne prend à aucun moment la mesure des défis soulevés par la crise écologique. Au contraire, le premier objectif de cet appel à projet était purement économique, proposant de « renforcer la capacité française de recherche et d’innovation sur le secteur des écotechnologies dans la compétition internationale sur le secteur ».

Cette orientation a été renforcée par la volonté d’une « coordination étroite » (selon les mots de l’ANR) entre l’appel à projet ouvert aux chercheurs/euses et celui ouvert aux industriel-le-s. Les résultats sont ainsi éloquents. L’essentiel des projets financés portent sur des systèmes de surveillance des pollutions ou de gestion des déchets. À aucun moment la réponse à la crise écologique que nous proposent le gouvernement et l’ANR ne remet en cause le modèle économique actuel, la recherche du profit fondée sur une expansion permanente de la production et de la consommation.

De plus, à l’heure où le gouvernement voudrait donner l’illusion de s’interroger sur le modèle énergétique, aucun projet sur les énergies renouvelables n’a obtenu de financements. Tout au contraire, dans la lignée de la Stratégie pour la Recherche (2009), qui affirmait que « l’urgence environnementale [représente] un fort potentiel économique », le gouvernement rentend maintenir un statu-quo en défendant les intérêts des groupes industriels. Ce n’est pas un hasard si les outils critiques propres aux sciences sociales ont été exclus de cet appel à projets.

Pour notre part, nous affirmons que la crise écologique appelle des choix politiques ambitieux et des transformations économiques profondes. Le recours à l’apparat technologique est un moyen de masquer le caractère politique des choix effectués. Nous nous opposons à l’instrumentalisation de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui ne répond en rien aux enjeux environnementaux mais dégrade nos conditions d’études et de travail en instaurant une concurrence déplorable entre les laboratoires. Nous dénonçons l’absence de consultation démocratique des chercheurs/euses, des étudiant-e-s, mais aussi de la population, en matière d’orientation de la recherche – en particulier sur des enjeux aussi considérables que les défis écologiques.

le 10 août

Publié dans Communiqués

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