Exams : faites valoir vos droits !

Publié le par s

Anonymat des copies, assiduité, discriminations, absences, retards, consultation des copies, double correction, accusation de fraude, rattrapages, compensation, capitalisation, contrôle terminal, contrôle continu... (en cas de problème : sud.paris4@gmail.com )

 

Les modalités de contrôle des connaissances sont un enjeu crucial pour chaque étudiant. Mais tout le monde n’est pas à égalité devant les épreuves. On croit généralement que les partiels sont difficiles, mais que leur réussite dépend uniquement du travail fourni. La réalité est plus complexe. Quelle que soit la constitution des promos d'étudiants, qui varie pourtant fortement d’une année à l’autre, les notes restent similaires. C’est ce qu’on appelle la «constante macabre» : dans chaque lot de copies, un tiers des copies est considéré comme mauvais et passe sous la moyenne.


Cela signifie concrètement qu’en moyenne, même dans une très bonne promo, entre un tiers et la moitié des étudiants échoueront aux examens. Car les partiels n’ont pas seulement vocation à évaluer si un étudiant a le niveau requis pour passer à la suite, ou pour l’aider à comprendre ses forces et ses faiblesses ; il s’agit de classer pour sélectionner. En première année, le taux d’échec est de 52%. Et ce n'est pas dû au manque de travail et d'intérêt, pour cause d'orientation par « facilité » dans la voie universitaire: seuls 6% abandonnent, les autres redoublent (30%) ou se réorientent (16%).

 

Rejeter hors du système éducatif puis universitaire une large proportion de jeunes, c’est s’assurer d’avoir une main-d’œuvre mal protégée par les conventions collectives, donc mal payée, avec des conditions de travail et de vie dégradées ; sans compter que l’éveil intellectuel est trop souvent une menace pour l’ordre public… 90 000 jeunes quittent donc chaque année l’université sans diplôme.

 

Quelles sont les victimes de la sélection ? Les étudiants issus des classes populaires et moyennes, ceux qui se débattent avec une bourse trop faible, ceux qui n’y ont pas droit parce qu’il n’y en a pas assez, ceux qui habitent loin et perdent trop de temps dans les transports, ceux qui ont pu avoir une chambre  insalubre et mal isolée, ceux qui doivent bosser et arrivent épuisés en cours, quand ils peuvent y aller, sans parler des cas purs et simples de discriminations… Tous ont des chances de réussite aux partiels très fortement amoindries.

Pour lutter contre cette inégalité sociale, SUD étudiant revendique un salaire socialisé pour les étudiants ; au même titre que le chômage ou la retraite, la formation doit être prise en charge par l’ensemble de la société, qui profite de la qualification de toutes et tous.

 

Les étudiants, au travers de luttes et des syndicats, ont obtenu quelques garde-fous à l’intérieur de l’université; compensation semestrielle et annuelle des notes entre elles, capitalisation (validation définitive des matières où on a eu la moyenne), rattrapages, semaine de révisions, anonymat et consultation des copies… Ces acquis sont précieux et fréquemment remis en cause : la plus grande vigilance s'impose.

 

La sélection à l’université est un enjeu politique et social ; c'est une conséquence du système capitaliste dans lequel nous vivons, qui vise à assujettir l’écrasante majorité de la population aux besoins des patrons. Pour changer cette situation, il ne suffira pas de demander davantage de financements pour l’université, il faut une véritable refonte du système éducatif et social. Cela signifie ne pas rester chacun avec son problème, péniblement réglé au cas par cas, mais construire un véritable rapport de forces sur tous les problèmes qui apparaissent, grâce à une vision d’ensemble et une réponse collective.

Publié dans Matériel

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article