La fédération SUD Étudiant apporte son soutien aux mobilisations impulsées par les Indignés espagnols
Depuis près de deux semaines, des rassemblements ont lieu chaque jour sur les places des villes espagnoles. Ces rassemblements étaient initialement axés sur des mots d’ordres de lutte contre la précarité et les coupes budgétaires dans les services publics, faisant suite à l’application des plans d’austérité. Cette mobilisation essaime dans plusieurs pays européens et des assemblées générales ont lieu désormais tous les jours dans plusieurs villes de l’hexagone (Marseille, Bordeaux, Toulouse, avec 100 à 200 personnes selon les jours et les lieux, Paris, avec des 400 à 600 personnes chaque soir sur la place de la Bastille). Un rassemblement et une assemblée générale auront lieu à Paris le dimanche 29 mai.
Ce que souligne le mouvement espagnol, comme cela fut le cas en Tunisie, c’est une absence de perspectives. Les formations universitaires sont de plus en plus spécialisées, mais ne débouchent plus sur des emplois stables. Le chômage augmente et les actifs/ves les moins diplômé-e-s sont contraints d’aller d’emplois précaires en emplois précaires. Dans le même temps, les plans d’austérité rendent l’accès aux droits et services sociaux essentiels (logement, santé, éducation...) de plus en plus difficile.
Ces maux nous sont familiers, car ils caractérisent aussi la situation française. L’absence de perspectives est utilisée par ceux qui la créent, le gouvernement et le patronat, pour inventer un supposé problème spécifique de « l’emploi des jeunes ». Ce 31 mai aura ainsi lieu une nouvelle séance de négociations sur cette question entre gouvernement, patronat et syndicats. Pourtant, les études récentes confirment que les problèmes des jeunes sont partagés par l’ensemble des salarié-e-s. Un-e « jeune » ou un-e « non jeune » trouvera toujours plus facilement un emploi si son niveau de diplôme est élevé. De la même manière, en situation précaire, les problèmes rencontrés dans l’accès aux droits et services sociaux essentiels sont les mêmes.
C’est dans ce refus des divisions et dans la conscience aiguë que la vraie source des problèmes réside dans l’inégale répartition des richesses et dans une démocratie fictive, que la revendication de « démocratie réelle maintenant » prend tout son sens et qu’elle est la nôtre, en France comme en Espagne. La fédération des syndicats SUD Étudiant apporte tout son soutien aux mobilisations en cours en Espagne.
le 27 mai