Non à la suppression du cumul de la demi part fiscale et de l' APL !
Hier Nicolas Sarkozy a confirmé l'annonce de son ministre du budget François Baroin qui a annoncé ses nouvelles mesures de restrictions budgétaires, condamnant encore une fois les plus précaires.
En effet, les 700 000 étudiant-e-s non boursier-e-s qui bénéficient actuellement d’une aide au logement de la Caisse d’allocation familiale d’en moyenne 200€ par mois vont devoir choisir entre cette aide essentielle et la demi part fiscale accordée à leurs parents pour le soutien d’un enfant étudiant. Les APL sont pour la majorité des étudiant-e-s la seule aide de l’Etat pour vivre et poursuivre leurs études dans des conditions décentes. Deux « solutions » sont envisageables. Si un foyer renonce à cette aide au bénéfice de la demi part fiscale, c’est une dépense supplémentaire de 2 400€ par an que devront assumer les parents. Si au contraire, l’étudiant-e conserve ses APL, ses parents (d’une famille de 3 enfants dont un étudiant) devront au minimum s’acquitter de 587€ supplémentaires sur leur impôt sur le revenu.
Aujourd’hui, le montant moyen des bourses s’élève à 150-180€ et 70% des étudiant-e-s n’en bénéficient pas. Ce système truffé d’insuffisances condamne la moitié des étudiant-e-s à travailler pour financer leurs études avec tout ce que cela comporte (emplois du temps surchargés, échecs et abandons pour seules raisons financières).
Mais plus globalement, ce sont les conditions de logement des étudiant-e-s qui sont catastrophiques : seulement 160 000 logements en cité universitaire pour 2,2 millions d’étudiant-e-s sur toute la France ! Cette situation est inacceptable parce que le logement est actuellement basé quasi exclusivement sur l'offre privée, qu'elle place les étudiant-e-s dans des situations de précarité et d'extrême dépendance vis-à-vis de leur famille. Ensuite parce qu'elle implique de profondes inégalités qui sont loin d’être comblées par les mesures gouvernementales.
Actuellement pour la plupart des étudiant-e-s, l’habitation est le premier poste budgétaire (environ 60%). Sud étudiant, tout en condamnant la politique d’austérité du gouvernement, continue de revendiquer la construction massive de nouveaux logements publics et la rénovation à grande échelle des cités universitaires délabrées.
Dans ce contexte de précarité rampante, de réforme des retraites, de chômage dans toutes les catégories de la population, cette annonce sonne comme une énième provocation de la part d’un gouvernement qui s’acharne contre la jeunesse et les plus démunis. Si le ministère du Budget nous explique que « le principe du non cumul entre aide fiscale et aide sociale est arrêté », mais que les modalités « sont encore à définir », nous répondons qu’aucun choix n’est possible, et qu’aucune modalité ne tiendra, nous exigeons le maintien du cumul des aides !
SUD étudiant, 13 juillet 2010